Course à pied et existantialisme
La plupart d'entre nous sont capables de dire à quel moment et dans quelles circonstances ils se sont mis à courir.
Les histoires se succédent avec plus ou moins de détails mais on retrouve souvent les mêmes motivations: Crise de la quarantaine (pour nous les hommes), perte de poids (pour les filles ??), sevrage tabagique, prise de conscience que notre corps à besoin d'exercice, période d'inactivité ou de transition, rencontre déterminante avec un (ou une) adepte de la course à pied, envie d'appartenir à un groupe ou d'avoir une autre identité sociale... etc
Il serait possible de faire une liste à la Prévert, ou à coup sûr, chacun d'entre nous y trouverai SON histoire.
Mais la vraie question est ailleurs! En général, nous (les coureurs à pied) y avons droit au moins une fois par an lors par exemple, des interminables repas de fin d'année. On à tous un oncle, une tante, une mamie ou le "fameux" beau frère qui, profitant d'un temps mort entre deux plats, nous pose l'incontournable question: " Pourquoi tu cours?".
On sait tous qu'il serait vain de leur expliquer le sentiment de bien-être qui succéde à une belle sortie. Cette douce dose d'endorphine qui petit à petit, s'écoule dans nos veines et nous donne un sourire béat et satisfait. Vain, lorsqu'on sait que pour Tonton René ou Bébert (notre beau frère), le seul exercice physique de la semaine est de pousser le caddie dans les allées du supermarché le samedi matin. Toutes notions de dépassement ou d'effort physique relèvent à leurs yeux, au mieux d'un problème existentiel voire de la psychiatrie! Mais n'y aurait-il pas un fond de vérité dans tout cela?
Car que répondre à cette question? Pourquoi nous obligeons-nous à sortir chaque jour et imposer des contraintes à notre corps? Pourquoi renonçer au confort qui nous entoure pour affronter les éléments? Pourquoi chercher à combattre ses faiblesses et repousser ses limites?
Soyons honnêtes, la réponse n'est pas aussi simple qu'il y paraît. Elle relève d'ailleurs bien souvent de l'intime, et n'as donc pas vocation à apparaître sur un blog. Cependant n'oublions pas que l'acte de courir et plus généralement la pratique sportive est une démarche personnelle, active et volontaire. Sur le long terme elle influence notre vie et conditionne parfois nos choix. Courir devient alors un moyen de prendre en main son destin. Dans les moments de doute ou de crise existentielle, courir devient vital. Pourquoi je cours devient alors, après quoi je cours? Laissez-moi reprendre mon souffle et y réfléchir...
Au fait, et vous, pourquoi courez-vous?