MARATHON DE NEW YORK : episode 2 "YES I DID"

Publié le par RUNNER51

New-York-2011 1027-copie-1

En ce dimanche matin, jour de Marathon, le pont de Verrazano était bien évidemment l'objet de toutes les convoitises.

les 47 000 participants n'avaient qu'une envie: En découdre. Et j'en faisait partie! Mon départ était prévu aux environs de 10h10. Mais avant de pouvoir s'élancer dans l'une des 3 "Waves", elles-mêmes divisées en 66 Sas, il fallait s'armer de patience. En ce qui me concernait le réveil était mis sur 5h15 du matin car le bus chargé de nous acheminer sur le pont partait de l'hôtel à 6h00 précise! Thomas COOK, qui avait affrété pour l'occasion ses propres bus, avait précisé qu'aucun retard ne serait pris en compte! "Au-delà de ce délai, il fallait se rendre par ses propres moyens sur l'aire de départ". Pour info si cela devait arriver, sachez que le seul moyen est de filer, via un taxi, vers le sud de Manhattan pour prendre un Ferry direction Staten island. Là bas il vous reste à prier pour trouver un bus ou parcourir à pied les 6 kilomètres qui vous séparent du pont!

Cerise sur le gâteau, le dimanche 6 novembre correspond au passage à l'heure d'hiver aux USA. Toute la question était de savoir si les smartphones et autres bijoux de la technologie étaient programmés pour ce changement d'heure...Et donc au final à quelle heure fallait-il mettre le réveil?? Autre solution, demander à être réveiller par la réception! J'avais choisi la double option. Heureusement car j'attends toujours l'appel téléphonique...! C'est au final la technologie qui me sauvera la mise! VIVE APPLE.

Après un bon quart d'heure de préparation (Douche, NOK, protection tétons etc...), j'ai eu le temps d'enlever le petit déj à emporter prévu pour les coureurs. Et à 6h - 1min j'étais dans le bus!

L'ambiance à l'intérieur était bon enfant malgré l'heure matinale. Un peu comme ces cars scolaires remplis de gamins que l'on enmène en classe verte! Un peu anxieux de ce qui nous attendait, mais ravis d'être entre nous!

Une heure plus tard nous étions sur place. Au pied du mythique pont, se dressait un vaste champ vaguement aménagé en zone de départ. La première chose qui frappait était le nombre de WC accolés les uns aux autres et qui formaient ainsi une longue ligne multicolore, délimitant les contours du parc. Je n'ai pas compté combien il y en avait. Mais surement plusieurs centaines. Pas question d'uriner dans la nature! les américains ne badinnent pas avec la pudeur! L'avantage c'est qu'il n'y avait pas de longue file d'attente comme on le voit partout ailleurs!

J'avais donc 3 heures devant moi avant de prendre le départ. Par chance il ne faisait pas très froid! J'invite cependant tout le monde compte tenu de la saison et de l'heure matinale à venir avec pantalon, pull, bonnet, gants et même un vieux blouson qu'il suffit de jetter par la suite. Le temps d'attente est trop long pour risquer d'avoir froid, et rien ne permet de se rechauffer!

New-York-2011 1020New-York-2011 1025

Mais au final le temps passe vite et rapidement il est l'heure de rentrer pour déposer son sac dans l'un des camion UPS que l'on retrouvera à l'arivée. 40mn avant l'heure fatidique, c'est la direction du SAS. Pas moyen de resquiller! Le Check point est presque aussi rigoureux qu'à l'aéroport!

Une fois dans le sas, on aperçoit enfin les hauts piliers du pont, et l'atmosphère devient électrique! A 5mn du départ on à même droit à l'hymne américain. Grand frisson! Cardiaques s'abstenir!

PAN ! C'est parti! et contrairement à ce que je pensais les sas jouent leurs rôles. Déjà au bout de 100m tout le monde court!

New-York-2011 1026

New-York-2011 5447J'ai eu la chance de courir sur la partie haute du pont avec une vue magnifique sur la baie d'Hudson et Manhattan.

Le moral est bon.

Même si je sais que je vais souffrir, à ce moment précis je décide de courir sur la base de 5'15 au kilo soit un peu moins de 3h45. Mais dès le 5e kilomètre j'ai du mal à dérouler et je ressens des petits ponts de tension au niveau des cuisses.

Après coup je me dis que j'aurais du immédiatement réduire ma vitesse et me caler sur un chrono à 4h00. Mais comment se résigner à peine 20mn après le départ à baisser les bras! Et puis depuis 3 mois tous mes entrainements sont basés sur une vitesse moyenne de 11,5 km/h. Le corps et l'esprit ont pris cette vitesse comme base de référence! 

 

Je me condamne moi-même en voulant maintenir ce rythme! Mais fort de mes 3 derniers semi dont le dernier en 1h40, je me dis que j'ai une marge de manoeuvre suffisante et qu'il sera toujours temps de réduire l'allure au 25e!

 

Le 25e kilo ou plus précisément le 16e miles est justement l'endroit où je dois retrouver Céline et les filles venues me supporter. Je ferai bonne figure jusqu'à elles... pour littéralement m'effondrer 2 kms plus loin.

New-York-2011 5472 2

New-York-2011 5473

A partir de là je n'arriverai plus à relancer la machine. Plus de jus! je finirai les 15 derniers kilomètres en marchant avec à la place des jambes... deux morceaux ce bois! Jamais je n'avais connu cela. Il ne s'agissait même pas d'un épuisement mais simplement d'une incapacité à courir.

Il me faudra tout de même 45mn avant de me convaincre définitivement à marcher et à ne pas chercher à courir.

A partir du 35e kilomètre, j'ai décidé malgré tout de profiter de ce moment et d'aller vers les autres coureurs qui comme moi étaient à la dérive. Parmi les Français, la délégation la plus importante (3 000 coureurs) avec l'Italie j'ai vite sympathisé avec LOIC un savoyard qui, comme nous, s'offrait son marathon de NYC, pour son 40e anniversaire en Famille. Mon compagnon de galère trouvera la force de relancer la machine au 40e kilomètre. il partira doucement vers la ligne d'arrivée d'un pas claudiquant me laissant seul, certes résigné et déçu mais pas abattu! Le hasard voudra que je le recroise le lendemain dans une boutique sur Broadway Av. avec toute sa petite famille. Avec les larmes aux yeux il m'avouera avoir regretté être parti et m'avoir cherché sur la ligne d'arrivée parmi la foule! une jolie rencontre.

Cependant ces longs kilomètres passés à marcher m'auront permis de voir et d'apprécier un spectacle unique. Plus d'un million de personne dans les rues, qui acclamaient, hurlaient et encourageaient 47 000 coureurs venus du monde entier pour partager une passion commune.

New-York-2011 5495

New-York-2011 5508

Ce marathon de NYC est une course vraiment à part! Sa renommée tient autant à la difficulté de la course (de très longs faux plats montants et quelques côtes vraiment casse-pattes), qu'à la gestion de la fatigue et du décalage horaire.

NEW YORK me reverra surement... et peut être en tant que coureur pour cette fois faire mieux qu'y participer.

Malgré tout en 2011 I DID IT

 

Publié dans novembre 2011

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
Z
<br /> Je pense que c'est vraiment une course à vivre pleinement, je te souhaite bonne chance pour ton prochain marathon de NY.<br /> <br /> <br />
Répondre
L
<br /> Ptain, Fafa ... J'en ai des frissons !<br /> Je relirai ton article quand mon tour viendra ...<br /> Bravo et bises chez toi.<br /> <br /> <br />
Répondre